Col d’Izoard
(Queyras, Hautes-Alpes, France)
par Eric Grossenbacher

Berardia subacaulis

Parlons d’abord de cyclisme

Ce col a été rendu célèbre grâce au Tour de France cycliste. En effet, l’une des étapes reines des Alpes est sans aucun doute celle reliant sur 165 km les villes de Gap (750 m) à Briançon (1290 m), en passant par Guillestre (930 m), le col d’Izoard (2360 m) et sa fameuse Casse Déserte, un pierrier impressionnant ! En venant de Guillestre (930 m) et passant par les Gorges du Guil, le Guil étant la rivière baignant la Combe du Queyras (1131 m), les coureurs amorcent sérieusement la montée qui les mènera au col d’Izoard par Arvieux (1578 m), puis Brunissard (1746 m) et La Drave (1957 m). C’est à La Drave que commencent les lacets du col d’Izoard. Combien de fois le Tour de France a-t-il passé par l’Izoard ? Disons un certain nombre… mais ce qui est certain c’est que maints coureurs cyclistes lui ont fait une belle renommée à ce col ! Si l’on pense à Fausto Coppi, à Louison Bobet, une stèle leur est dédiée en bordure de route à la sortie de la Casse Déserte au pt 2211, mais pas seulement eux ; quelques Suisses, dont Ferdi Kübler, les héros du Tour de France 1951 : Hugo Koblet, Georges Aeschlimann, les frères Gottfried et Leo Weilenmann, Marcel Huber, Hans Sommer, et j’en passe… des milliers de coureurs, je dis bien des milliers, ont franchi ce col !

Col d’Izoard et botanique (des bijoux à admirer dans leur écrin)

Campanula allionii

Botanisant dans le Queyras, Hautes-Alpes françaises, pourquoi n’irait-on pas à l’Izoard ? Se poser la question, c’est y répondre… en allant au col, oui, mais pas en suivant la route !

La carte No 10 « Massifs du Queyras – Haute-Ubaye » au 1 : 50'000, éditée par Didier & Richard de Grenoble, fera très bien l’affaire.

C’est à La Drave (1957 m) que l’on commence l’ascension du col d’Izoard à pied, non pas en suivant les lacets de la route du col, surtout pas, mais en empruntant le thalweg du Torrent du col d’Izoard, plein nord. Cela monte, oui, mais en botanisant je dirais presque que l’on ne s’en aperçoit pas, ou à peine… Quoique, quoique…

Toujours est-il qu’on arrive au col à 2360 m pour le pique-nique de midi, si vous avez pris la peine d’être à La Drave, donc au départ de la marche, vers les 9 h…

Lors de la descente, plutôt que de reprendre le même chemin qu’à la montée, il vaut la peine de suivre dans un premier temps le cheminement de la route du col sur environ 2 km, le temps de traverser et d’admirer la Casse Déserte, un pierrier ou « casse » magnifique truffé de blocs de cargneule (blocs formés de roche calcaire et dolomitique criblée de petits trous), et de passer forcément devant la stèle dédiée à Fausto Coppi et Louison Bobet. Après une légère montée, ô très légère (il y a un kiosque à boissons au « sommet »), on quitte la route du col en se laissant descendre par un raccourci, immédiatement à la droite du kiosque, par un très joli sentier forestier qui nous ramène au thalweg, puis à La Drave. Viola cenisia Nous sommes dans les Alpes, au Queyras… il peut donc faire très chaud, voire très froid ! Je l’ai expérimenté, et par temps froid et pluvieux (lors de l’excursion de repérage, le mercredi 5 juillet 1995), et par temps chaud (le 19 juillet 1995 avec l’UP jurassienne)…

La souffrance fut de mise dans les deux cas !

Paysage grandiose, oui, mais que dire de la flore ? Loin de moi l’idée de vous « importuner » du nom de nombreuses fleurs, non. Mais ces quelques plantes peuvent vous donner l’eau à la bouche : la Bérardie laineuse Berardia lanuginosa, la Campanule d’Allioni Campanula alpestris, la Violette du Mont-Cenis Viola cenisia…

Des bijoux à admirer, oui, mais dans leur écrin… surtout dans leur écrin !

La Neuveville, 21 août 2007

Photos:
Berardia lanuginosa source: www.funghiitaliani.it/index.php?showtopic=41918
Campanula allionii source: pagesperso-orange.fr/COLIN.BARKER/Flowers/flowers.htm
Viola Cenisia, photo Marc Jeannerat (région de Susanfe)